Le nursing des chiots et chatons orphelins

Une des raisons de la forte prévalence de la mortalité des chiots et chatons au cours des trois premières semaines est l’immaturité des systèmes de régulation face à l’hypothermie, l’hypoglycémie, la déshydratation et l’hypoxie ainsi que la dépendance vis-à-vis de la mère. Les premières semaines constituent une période relativement sensible. C’est à ce moment qu’un syndrome fréquent peut apparaitre. Il s’agit du syndrome de dépérissement dont l’issue est bien souvent rapide et fatale. L’étiologie de ce syndrome n’est pas précisément connue. Il s’agit davantage d’une définition clinique relative à la dégradation brutale de l’état général d’un nouveau né aboutissant presque inéluctablement à sa mort. Les causes sont infectieuses (virale, bactérienne), congénitales ou métaboliques. Cependant, certains facteurs semblent favoriser ce syndrome, les connaitre permet de limiter leur occurence et de prévenir dans la mesure du possible ce syndrome.

Tout d’abord, un chiot ou un chaton nouveau-né ne dispose pas des armes nécessaires pour réguler seul sa température, il va falloir l’y aider. Ainsi, qu’il s’agisse d’une trop forte chaleur ou du froid, son organisme sera incapable de maintenir une température adéquate et constante par lui même. Il faut donc veiller à ce que chatons et chiots soient dans un environnement tempéré (idéalement autour de 30°C). Une lampe chauffante est une solution idéale, située à bonne distance du nid elle créera une atmosphère adaptée. A défaut, l’utilisation de bouillotte est une alternative de choix. Veillez évidemment à couvrir ces bouillottes de linges suffisamment épais pour éviter les brûlures. Il est bon de savoir qu’un nouveau-né en hypothermie perd son réflexe de succion. Ainsi, lorsqu’un animal ne mange pas, il est indispensable de commencer par contrôler sa température (entre 37 et 38°C).

Le poids à la naissance varie de 150 à 400 grammes. Une absence de prise de poids quotidienne doit vous alerter. Celle-ci peut être associée à divers symptômes, que ce soient des troubles digestifs ou bien des difficultés à s'alimenter. Une consultation chez votre vétérinaire est recommandée pour pouvoir agir au plus tôt si un ou plusieurs symptômes de ce type apparaissent. Votre vétérinaire contrôlera la glycémie du nouveau-né. En effet, il arrive que par défaut de tissu adipeux, d’absorption, de faiblesse primaire ou secondaire, celui-ci ne parvienne pas à réguler le taux de sucre circulant nécessaire à son bon développement. Une supplémentation sera alors réalisé et ces effets attentivement contrôler. Si l’animal est déshydraté, une réhydratation sera également mise en place.

En outre, l’émission des selles et des urines n’est pas spontanée chez les nouveaux nés et cela jusqu’à environ 12 à 15 jours. Ainsi, lorsque les petits sont avec leur mère, celle-ci stimule avec sa langue la zone péri-anale pour déclencher les réflexes des sphincters anal et urinaire. Quand les bébés sont orphelins, il est nécessaire manuellement et armé d’une compresse humide de faire de même. L’idéal est de réaliser l’opération après chaque repas. Cette acte absolument indispensable (lorsque la mère est absente) permet par la même occasion de vérifier le transit des bébés.

Le statut vaccinal des femelles, leur infestation parasitaire, leurs infections virales ou bactériennes avant, pendant la gestation ou après la mise bas sont autant d’autres facteurs déterminants pouvant jouer en faveur ou défaveur de l’état de santé de la portée. Ainsi, il vaut toujours mieux être en mesure de prévenir car guérir est parfois impossible.

Concernant l’alimentation, il existe aujourd’hui des kits de laits maternisés contenant tétines et biberon ainsi que les détails précis de préparation et d’administration. Vous pourrez en trouver chez les vétérinaires ou dans les pharmacies. Les recommandations en fonction de l’âge, du poids et de l’espèce (chien ou chat) sont indiquées de manières limpides sur l’emballage et sont une aide précieuse auxquelles on peut se référer sans craintes.

Néanmoins, et malgré toute l’attention portée aux nouveaux-nés, la mortalité néonatale chez nos animaux de compagnie demeure tristement élevée. Elle est estimée entre 15 et 30 pour-cent avec une grande majorité de décès survenant la première semaine. Ainsi, sans se décourager, avec bienveillance et patience, tous ces soins seront toujours nécessaires mais malheureusement pas toujours suffisants.